Histoires de famille

1925 : le mulet

Années 1920 en Bretagne. C'est l'histoire de Maria CRONN et François-Emile MAHÉ, jeunes, beaux et amoureux. Hélàs, Maria, orpheline, n'a aucun bien, tandis que la famille  de François est propriétaire de sa ferme. Les parents MAHÉ s'opposent donc au mariage des deux tourtereaux, qui décident alors de s'enfuir. Ils s'exilent vers l’Est et s’installent en Champagne, à OGER où François trouve à s’employer comme charretier chez des vignerons. Il prend soin des chevaux et les fait travailler dans les vignes. Progressivement, les jeunes mariés achètent leur première vigne en 1925, puis des terres incultes (des « savarts ») qu’ils plantent en Chardonnay, le seul cépage autorisé sur la Côte des Blancs. Ils finiront même par s'acheter leur propre mulet, appelé Baptiste. A l’époque, le vignoble champenois est pauvre car ce sont les négociants qui fixent le prix du raisin. Ce sont souvent les pommes de terres plantées entre les rangs de vignes qui servent à nourrir la famille ! En 1946, les vignerons d’OGER décident de créer un outil coopératif de pressurage et de vinification pour enfin maîtriser leur production. La coopérative commencera à fonctionner en 1953, après de nombreux dimanches de corvées collectives passés à creuser les fondations et monter les murs. L’heure est à la survie…

 

Famille Leblanc

1950 : les grandes avancées collectives

Yvette MAHÉ et Michel LEBLANC son époux poursuivront le développement du domaine avec la plantation de la grande parcelle de Moque-Bouteille à DIZY et la vente du Champagne LEBLANC-MAHÉ.

C’est une période très riche en terme de développement rural en Champagne : essor des coopératives viticoles, des syndicats, des mutuelles agricoles… Michel, en plus de l’exploitation des vignes familiales, doit travailler à l’extérieur comme tâcheron chez d’autres vignerons. En tant que membre de la CFDT « ouvrier vigneron », il a été l’un des premiers ouvriers à participer aux négociations pour la signature en 1969 d’une convention collective en faveur des ouvriers vignerons des récoltants-manipulants (hors négoce). Il sera aussi administrateur de la caisse de Mutualité Sociale Agricole à REIMS, de la caisse locale du Crédit Agricole à DIZY et de l’hôpital Saint Vincent d’EPERNAY… L’heure est au collectif !

Famille LEBLANC

1986 puis 2012 : les raisins puis le vin bio

Comme dans toute la Champagne, les coopératives tirent la qualité des vins vers l’excellence en s’équipant progressivement de matériel de vinification extrêmement qualitatif : pressoirs surdimensionnés pour ne pas altérer les raisins, cuveries inox thermorégulées, foudres en chêne pour les vins de réserve,…  Parallèlement, mes vignes de DIZY sont converties à l’agriculture biologique il y a près de 30 ans, en 1986, à l’heure des pionniers. Les raisins bios sont cependant mélangés aux autres et il faudra attendre 2012 pour que les vignerons de la coopérative décident de les vinifier à part. Elodie CAZABAN est pour le moment la première (et l’unique) adhérente à en bénéficier. Les raisins sont pressés dans un petit pressoir Coquard en bois, puis vinifiés à AVIZE par Cédric JACOPIN, œnologue de renom spécialisé dans le Champagne de Chardonnay. L’heure est à la haute qualité.